Le CiAAF est heureux de féliciter Madame Sri Amor Messo Coovi, chercheure associée qui a soutenu sa thèse de doctorat en Droit public à l’Université d’Abomey-Calavi le 30 octobre 2021. Ses recherches doctorales ont porté sur “la protection juridique de l’individu en droit international africain”.
Cette thèse de droit international public, s’intéresse à deux questions qui font couler beaucoup d’encre en cette branche du droit public : la place de l’individu en droit international public d’une part et la question de l’existence du droit international africain d’autre part.
En empruntant la plume du professeur Shwinaski, Sri COOVI exprime que “la protection par le droit est d’une telle évidence que s’en occuper est une trivialité. En réalité, il va de soi que le droit protège, comme il est superflu de rappeler que le soleil brille”.
Pourtant, souligne-t-elle, la notion de protection demeure un concept dont la fonction, et surtout la nature normative, a fait peu l’objet d’études ou d’attentions juridiques approfondies. Ainsi, sa thèse de doctorat est l’une des rares études qui accordent une attention particulière à la protection juridique de l’individu.
Loin de se borner à la théorie souverainiste de l’État, la thèse de Madame Coovi s’inscrit dans la doctrine objectiviste du droit international qui accorde une place de choix à l’individu en droit international. En conséquence, cette thèse soutenue est inspirée de l’objectivisme normatif de Hans Kelsen et de celui sociologique de Georges Scelle.
Son étude est essentiellement basée sur le principe selon lequel toutes les règles de droit posées ont pour finalité l’Homme et la nécessité de la protection de ses intérêts essentiels. Poursuivant ce dessein, la réflexion s’est basée sur la problématique de l’effectivité de la protection de l’individu en droit international africain. L’impétrante a ainsi mis en exergue les difficultés que connaissent l’application des règles de protection de l’individu édictées sur le continent.
En effet, les États africains, tout en voulant se conformer aux exigences des instruments universels et communautaires de protection de l’individu, peinent dans leur mise en œuvre concrète. Cette observation a permis à la chercheure d’adopter une méthodologie traduit en un plan bipartite. Dans une première partie, elle met en lumière la diversité de la protection juridique de l’individu en Afrique à travers le Droit International Africain des Droits Humains (DIADH), le Droit International Africain Humanitaire (DIAH) et le Droit International Africain Pénal (DIAP).
Dans la seconde partie, il est analysé les épreuves auxquelles la protection juridique de l’individu est soumise en Afrique. L’accent est mis d’une part, sur la variété d’obstacles nationaux notamment les questions de démocratisation et de développement en Afrique ; et d’autre part, sur les obstacles transnationaux auxquels est confrontée la protection juridique de l’individu en Afrique. Il s’agit essentiellement du terrorisme et la cybercriminalité.
Sur la notion du terrorisme l’étude sort des chantiers battus et met l’individu au centre de cette épineuse question. On y voit en premier lieu, l’individu à protéger face aux terroristes et face aux actes anti-terroristes ; en second lieu, l’individu terroristes qu’il importe que le droit protège. Sur la cybercriminalité, il est exposé un droit international africain en pleine formation.