Que comprendre des “résiliences démocratiques” et comment les étudier en Afrique de l’Ouest à partir du Bénin ? C’est la problématique autour de laquelle le CiAAF a convié ses propres chercheurs mais aussi des experts, politiques et activistes de la société civile pour l’atelier préalable au travaux de terrain. C’est en effet un atelier exploratoire et méthodologique. Il s’est voulu un espace de brainstorming thématique et méthodologique pour mieux sentir et préparer l’enquête de terrain.
Il se tient depuis cette matinée du vendredi 4 février notre workshop exploratoire et méthodologique pour les #RésiliencesDémocratiques financé par @OSIWA1. Thierry Bidouzo, directeur scientifique du #CiAAF a rappelé le contexte d’initiation du projet. #CiAAF #Afrique #wasexo pic.twitter.com/fLga5hWWBI
— Civic Academy for Africa’s Future – CiAAF (@Ciaaf2018) February 4, 2022
Pour planter le décor, Dr Gilles Badet, enseignant de droit public et Secrétaire général de la Cour constitutionnelle du Bénin a eu la charge de tenter une théorisation du concept de “résiliences démocratiques” avec un accent sur le cas béninois. Le juriste constitutionnaliste a peint un tableau ressortant les conséquences de nombre de réformes politiques effectuées au Bénin depuis 2016 pour conclure que la résilience démocratique sous-entend “la capacité des citoyens à surmonter les chocs reçus du fait des atteintes et des violations des principes démocratiques acquis”. Ces chocs sont de “l’ordre normal des choses”, va ajouter le professeur Nassirou Bako Arifari.
Documenter et promouvoir les réinventions citoyennes de la démocratie
Mais que font concrètement les citoyens face aux chocs ? A cette question au cœur du projet de recherche, les réponses ne sont pas unanimes. Tantôt résistance, tantôt résilience ou encore résignation, les hypothèses divergent selon les acteurs. Il revient alors aux travaux de terrain de confirmer ou d’infirmer les approches des uns et des autres. En vue de leur démarrage, les chercheurs se sont familiarisés avec les outils de la recherche-action.
A cet effet, le Professeur Bako Arifari, dans une démarche scientifique, précise que le travail de recherche à mener devrait être effectué sous une approche empirique, notamment par perception des pratiques, comportements et des niveaux d’intégration des acteurs dans le système démocratique. Ainsi, faut-il tenir compte des perspectives de ceux qui sont loyaux au système en place, des perspectives des contournements et de celles de dérision si possible. Concrètement, il propose l’exploitation de l’outil ECRIS (Enquête Rapide d’Identification des Groupes Stratégiques) pour la collecte des données qui serviront de bases aux productions scientifiques attendues à la fin du projet.
C’est reparti à #Ouidah avec le Pr Nassirou Bako-Arifari. La communication du Pr porte sur les stratégies, méthodes et outils de recherches des sciences sociales applicables à la #ResilienceDemocratique au #Benin. @gmahoussi #CiAAF #ResiDemo #Afrique #wasexo cc @OSIWA1 #wasexo pic.twitter.com/8wn3m0Pc3E
— Civic Academy for Africa’s Future – CiAAF (@Ciaaf2018) February 4, 2022
A travers le projet de recherche sur les résiliences démocratiques, le CiAAF entend documenter et promouvoir les réinventions citoyennes de la démocratie face aux mutations ainsi imposées à la démocratie au Bénin et en Afrique de l’Ouest.